De la voie de l’arc à la voie du shiatsu

Tu sais l’effort qui t’en coûté pour armer ton arc, pour adapter ta respiration, pour te concentrer dans ton objectif, pou clarifier ton intention, pour maintenir une posture élégante, pour respecter ta cible. Mais tu dois aussi comprendre que rien dans ce monde ne reste longtemps après nous: à un moment donné ta main devra s’ouvrir, et laisser ton intention suivre de son destin.

La Voie de l’Archer, de Paulo Coelho

Le shiatsu (issu des mots japonais shi, signifiant « doigts », et atsu, « pression ») est un art du massage reconnu au Japon comme médecine à part entière depuis 1954.

Inspiré de la médecine traductionnel Chinoise, le shiatsu vise à rétablir la circulation de l’énergie vitale, le Qi, à rétablir l’équilibre où elle est en manque ou en excès
Il se pratique en exerçant une pression plus ou moins forte avec les pouces, les paumes, les coudes, les genoux et quelques fois avec les pieds.

Cette pression est exercée sur le corps du receveur sur des points précis (les tsubos), situés le long des méridiens, en régissant un organe ou une fonction spécifique.

Le shiatsu envisage la santé de l’être humain dans sa globalité: physique, psychique et mentale.

Le Kyudo, la voie de l’arc

La Voie de l'Archer
La Voie de l’Archer, de Paulo Coelho

Le kyudo est le tir à l’arc traditionnelle japonais ou “voie de l’arc”.

Pour les pratiquants de kyudo le rôle de l’étiquette est de maintenir un équilibre dynamique entre le spirituel et le matériel.

Pour les Japonais, l’étiquette permet l’équilibre Yin-Yang du matériel et du non matériel.

Les textes traditionnels japonais parlent de trois valeurs fondamentales du kyudo : Shin (vérité), Zen ( bonté) et Bi (beauté).

C’est trois qualité sont représentées dans le tir de cérémonie (sharei) où cinq archers tirent ensemble selon une chorégraphie très codée.

cérémonie (sharei)

Je vois se dessiner des similitudes entre les deux pratiques.

Quelles qualités doit avoir le praticien en shiatsu ?

  • Ren (bienveillance)
  • Yi (Justicie)
  • Li (courtoisie)
  • Zhi (Sagesse)
  • Xin (sincérité)

Elles représentant les 5 vertus du confucianisme

La bienveillance, est la disposition du thérapeute à la compréhension, à l’indulgence envers l’autre. Cette compréhension du thérapeute ira directement au shen du patient, l’empereur se sent bien considérer, sa joie illuminera les autres organes et c’est le début de la guérison.

La justice, est un valeur morale. L’idée de justice fait appel à l’équilibre dans les relations entre les hommes. Le spécialiste en Shiatsu joue toujours sur les équilibres énergétiques. En appliquant le traitement juste.

La courtoisie, selon la définition de  Larousse, la courtoisie est une attitude de politesse raffinée, mêlée d’élégance et de générosité.

La sagesse sera pour le spécialiste en Shiatsu de ne pas outrepasser ses compétences, de remettre, comme l’archer, sa flèche sur l’arc inlassablement. En continuant de travailler, d’apprendre sans cesse pour améliorer son savoir.
La sincérité est l’expression de la bienveillance. En parlant, mais aussi en traitant avec son cœur, le Spécialiste en Shiatsu rentre en communication avec le cœur du patient. En mettant à l’unisson les deux shen, il déclenche le processus de guérison.

Pour moi comme praticienne, le shiatsu est un art et me permet d’être à la recherche de la Voie (le Tao).

Il y a de la vérité, de la bonté et de la beauté dans le shiatsu.

L’intention

L’intention est la volonté délibérée d’accomplir un acte. Pour le thérapeute ce n’est pas seulement savoir précisément ce qu’il veut faire: dissiper, tonifier, équilibre, détendre, c’est aussi la manière dont il va se comporter avec son receveur.

En mettant tout en œuvre pour le bien être de son patient, le thérapeute actionne tout un tas de processus qui le font du bien à lui.

De la même manière que dans l’ultime touche de la cible, celle-ci devient le miroir du tireur, tous les actes du thérapeute visent à le guérir lui-même.

Le patient ne guérisse pas au thérapeute, mais cela a un effet induit.

Pour bien percevoir le patient, le thérapeute doit être le plus neutre possible, cette neutralité est sa rectitude et son centrage.

La pratique du shiatsu permet un lâcher prise comme le kyudo, après une journée mouvementée ou avec des tracas,  je retrouve la sérénité et la voie au sein de mon cabinet.

Pour connaître le Tao, on ne doit ni penser ni réfléchir.
Pour s’installer dans le Tao, on ne doit adopter aucune position ni s’appliquer à rien.
Pour posséder le Tao, on ne doit partir de rien, ni suivre aucun chemin.

Tchouang-tseu Livre XXII

Mémoire de fin d’études Centre Imhotep - "De la Flèche à l'aiguille"
Eric Moulin